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Aquaculture: l’AHRIM, le ministère et la compagnie Growfish trouvent un terrain d’entente
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Aquaculture: l’AHRIM, le ministère et la compagnie Growfish trouvent un terrain d’entente
Mettre sur pied une enquête scientifique indépendante qui sera menée sur l'impact de l'aquaculture dans la région de Maurice et de la Réunion et fournir des détails du projet. Tel est l’accord de principe qui a été conclu ce lundi 17 juillet entre trois parties prenantes : l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) ; les promoteurs de la compagnie d’aquaculture Growfish International ; et le ministère de l’Économie océanique, des ressources marines et de la pêche. Ce lundi matin, une réunion a eu lieu à la demande de l’AHRIM avec le ministère et le promoteur, en ce sens.
Préoccupations des opérateurs touristiques
«Nous sommes allés discuter avec les autorités mais pas Growfish International», explique Jocelyn Kwok, le Chief Executive Officer de l’AHRIM. «L’AHRIM remercie le ministère de la Pêche d’avoir accédé à sa demande en organisant cette réunion.»
Le but de l’AHRIM était de faire entendre les préoccupations des opérateurs touristiques de façon à avoir des éclaircissements sur l’aquaculture. «A ce jour, aucun expert ne peut donner une idée incontestable de son impact sur les divers plans : économique, social, environnemental et le reste. Le reste c’est bien sûr tous les autres secteurs et toute la population mauricienne», avait déclaré Jean Louis Pismont, président de l’AHRIM, lors de son discours durant l’assemblée générale de l’organisme le 22 juin 2017. Il fallait «impérativement entamer le dialogue […] avec qui de droit. Cela afin que l’AHRIM adopte l’approche zéro risque.»
L’AHRIM maintient cette position aussi bien pour le tourisme que pour l’équilibre écologique de l’île et des eaux de Maurice. «Si les risques ne sont pas connus et avérés, le principe de précaution doit prévaloir, évoque-t-on du côté de l’AHRIM. L’accès aux connaissances scientifiques reste fondamental pour un choix éclairé.»
Growfish International (Mauritius) Ltd
<p>Domiciliée à 165, Floreal Branch Road, Growfish International (Mauritius) Ltd a été enregistrée le 24 septembre 2015. Elle ambitionne de devenir l’un des plus importants exportateurs du pays avec sa production en cages de cobias. Ce poisson est aussi connu sous le nom de saumon noir, mangeur de crabe, picassou ou mafou.</p>
<p>Cette société a été propulsée sur le devant de la scène en raison de la contestation du Kolektif Non a Elvaz Poisson Dan la Mer (NEPL)<em>,</em> autour de son projet d’aquaculture sur deux sites à Bambous et deux autres à La Gaulette.</p>
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3 894 signataires contre le projet d’aquaculture
En moins d’un mois, le Kolektif NEPL a recueilli 3 894 signatures sur le réseau Avaaz – une plateforme citoyenne internationale en ligne pour mobiliser le public sur des questions d’intérêt national.
Le Kolektif NEPL a émis, le jeudi 13 juillet, un communiqué, pour mettre en avant les raisons pour lesquelles il s’oppose à la création de fermes aquacoles dans la région ouest notamment. Selon le collectif, l’aquaculture rendra le lagon vulnérable et attirera des requins. Le risque de prolifération d’espèces invasives sera plus grand. Sans oublier l’impact que cela aura sur l’écologie et le tourisme.
Risque requin
La Platform Moris Lanvironman est également contre l’aquaculture. Selon ses membres, une évaluation environnementale devrait être faite, étant donné les risques d’incompatibilité économique de l’installation des fermes aquacoles avec les autres activités qui ont lieu dans l’Ouest. Surfeurs, plaisanciers, habitants et pêcheurs se disent inquiets, faisant ressortir le risque requin comme à La Réunion.
Ce risque est-il avéré ? Nous sommes allés à la rencontre de deux habitués de Grand-Gaube, un amateur de kayak dont la maison est pied dans l’eau et un pêcheur. Ce dernier et d’autres pêcheurs notent une recrudescence de requins depuis que les cages d’aquaculture ont été installées il y a deux ans. Signalant qu’il y a toujours eu des requins dans le lagon, l’homme de la mer précise qu’ils entrent par la passe. On les aperçoit surtout en été.
Pour sa part, l’amateur de kayak, également homme d’affaires, témoigne : «Au début, quand les deux cages d’aquaculture ont été mises en place, je ne m’en souciais pas vraiment. L’eau autour des cages est vite devenue un peu turbide, mais toujours rien de grave.» En novembre, son insouciance s’est envolée.
«Je suis tombé nez à nez avec un requin et pas des moindres. Il était énorme. Il se trouvait à cinq mètres de moi. Mon kayak n’aurait pas tenu devant la bête», révèle celui qui habite à Grand-Gaube depuis 20 ans. Cela lui a glacé le sang. Ce dont il a surtout peur, c’est que «ces animaux changent de comportement et s’attaquent aux humains s’ils voient les cages et les poissons sans qu’ils ne puissent les manger».
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