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Drogue
Zoom sur des «baronnes»
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Drogue
Zoom sur des «baronnes»
(Photo d'illustration)
Stupéfiant. Durant la semaine écoulée, 7,8 kilos de cocaïne d’une valeur de plus de Rs 100 millions ont été découverts par la police à divers endroits dont Vallée-des-Prêtres, Ferney et dans un buisson ensablé sur la plage publique de Poste-Lafayette. Hormis Hussein Abdool Rahim qu’on ne présente plus et Haider Ruttun, deux femmes – les sœurs Shazia Oozeerally-Jaffar et Adiila Oozeerally-Salaroo – ont été arrêtées dans cette affaire. Si celles-ci sont présumées innocentes jusqu’à preuve du contraire et en attendant que la justice ne tranche, ces arrestations soulèvent des questions quant au rôle des femmes et leur implication présumée dans le trafic de drogue.
Cette activité n’est pas réservée aux hommes, loin de là, confient d’emblée plusieurs sources policières. Tout comme chez les caïds «mâles», il y a une hiérarchie et il y a les «petites trafiquantes», les moyennes et les «baronnes». Ainsi, en juillet, une femme a été arrêtée par la police après que celle-ci a obtenu des informations crédibles à son sujet. La trafiquante de 39 ans, domiciliée à Goodlands, avait sur elle un sac contenant de la drogue de synthèse et de l’héroïne d’une valeur marchande estimée à environ Rs 1,1 million. Elle avait confirmé à la police que c’était de la drogue synthétique destinée à la vente. «Je vends ça pour gagner ma vie», avait-elle avoué haut et fort. Ailleurs, à Karo-Kalyptis, une jeune femme de 22 ans a été inculpée pour trafic de drogue après la découverte de Rs 77 millions de drogues diverses. Elle était en compagnie de John Bert Philippe, un mécanicien de 29 ans habitant Karo Kalyptis, Roche-Bois, et du footballeur Jean Fabrice Augustin, 28 ans, habitant Résidence La Cure.
Quand on parle de la féminisation du trafic de drogue, explique une source au sein de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU), il ne faut pas seulement se pencher sur les consommatrices de drogue, mais aussi sur celles qui la vendent. «Les femmes et les enfants sont plus vulnérables, plus protégés, mais pas à l’abri dans l’univers impitoyable du trafic de drogue. Un homme est plus facilement repérable, alors qu’une femme bénéficie souvent d’un certain respect supplémentaire et elles le savent…» Mais cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas surveillées, inquiétées et traquées par la police. Par exemple, en ce moment même, explique une de nos sources, il y a un groupe de femmes qui s’adonne au trafic de drogue au vu et au su de tous dans un faubourg de la capitale. «La grand-mère avait démarré ‘l’entreprise familiale’ il y a quelques années, puis aujourd’hui, c’est sa fille et ses petits-enfants, filles et garçons, qui ont repris la relève. Les filles ne le cachent pas. Elles mènent une vie luxueuse et sont connues de tous les usagers de drogue du quartier, la famille possédant également une boutique.» Dès qu’il y aura suffisamment de preuves contre elles, l’ADSU passera à l’étape suivante, à moins qu’entre-temps, «cette famille ne bénéficie d’une quelconque protection occulte. Le temps nous le dira...»
L’aspect financier est la raison principale pour laquelle les femmes décident de se tourner vers le trafic. «C’est comme pour les hommes, c’est pour pouvoir s’offrir une vie de luxe...» Mais on met aussi en exergue le fait que les femmes ont plus de mal à trouver un emploi avec un salaire décent. «Nous avons aussi souvent affaire à des femmes qui n’ont pas un niveau d’éducation élevé mais qui sont tout de même douées en affaires...» Il y en a ainsi plusieurs qui préfèrent faire le guet ou agir comme «zoké» ou passeuse au lieu d’aller travailler de longues heures par jour pour le salaire minimum. De plus, elles peuvent opérer dans leur quartier, près de leurs proches et voisins, bénéficiant ainsi d’une certaine forme de protection. «Il y a également des trafiquants qui leur fournissent quotidiennement leur repas pendant la journée, selon leurs choix et envies. Pour celles qui sont issues de familles vulnérables et pauvres, c’est également un aspect non négligeable incitant les femmes à tremper dans le trafic…»
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